Coup de foudre à Hinata

Love Hina



Trop rapidement qualifié de « Friends » à la japonaise, Love Hina est un animé élevé au rang de série culte au Japon… et connais un succès important en France par sa grande distribution, assurée par Declic Images. Du manga à l'animé, il n'y a décidément qu'un pas…

« Tu sais que quand deux personnes qui s'aiment se retrouvent à Todai… Elles sont heureuses pour toujours ! Alors… Quand on sera grands, on ira à Todai ensemble. Bye, Bye, Key, à bientôt à Todai, hein ? Promis ? ».

15 ans après, il s'appelle Keitaro Urashima, il a 19 ans, pas de copine, et ça fait deux ans qu'il essaye de rentrer à Todai… Il n'a pas oublié ces mots prononcés par son amour de jeunesse, dont il ne sait plu le nom, et pour honorer cette vieille promesse, il s'est fait jeter de chez lui par ses parents, et il a décidé de rendre visite à sa grand-mère qui tient une pension de famille dans la station balnéaire d'Hinata…

C'est là que tout commence. Né de l'imagination fertile d'un jeune mangaka trentenaire, Love Hina a vu le jour en 1999 sous la plume de Ken Akamatsu. L'histoire est simple, et à la fois éternelle : l'amour et les relations amoureuses. La trame générale est la même que celle du manga original, Keitaro Urashima, le héros dont nous avons parlé plus haut, SFF (sans fac fixe, ou rônin en japonais. NDLR : Dans le Japon médiéval, un rônin désignait un samouraï ayant quitté ou trahit son maître pour se mettre à son compte… Le terme a été repris pour désigner les étudiants errants, sans faculté.), est la personne la plus malchanceuse au monde. Il n'a jamais eut de copine, les filles le fuis comme la peste, et à dire vrai, sa maladresse est aussi grande que sa collection de Purikura, (abréviation de Purinto Kurabu, ce qui signifie Print Club, sorte de photomaton, ou l'on récupère de petites photos autocollantes, que les japonais collectionnent, et qu'ils font en groupe), qu'il réalise toujours seul… C'est dire sa côte de popularité…

En arrivant à la pension, sa maladresse lui attire les foudres des pensionnaires, que des filles, car il découvre bien vite, à ses dépends, que la pension a été aménagé en pension pour fille, et qui voient d'un sale œil, l'arrivé de ce gêneur, un peu mateur. Il y a Mitsune Konno, ou Kitsune, ce qui signifie renard, nommée ainsi en référence à son côté un peu fouineur et rusé, qui, non contente de dépenser son argent en alcool et pari, alors qu'elle ne travaille pas, aime draguer ouvertement le pauvre jeune homme, et se mêler des histoires des autres. Il y a aussi Motoko Aoyama, lycéenne, kendoka, maîtrisant la technique du Zanganken, l'épée qui fend la roche, au style garçonne, sans pitié, appliquant au pied de la lettre, le code des samouraï, mais qui s'adouci au contact de notre héros, accompagnée de Su Kaora, étrangère et collégienne, raffolant des bananes, excessivement bizarre et violente, mais qui a une affection particulière pour Keitaro, qu'elle considère comme un grand frère ; elle aime inventer de nouveaux gadgets assez étranges et elle vît dans une chambre qui ressemble à une forêt vierge. Elle se transforme les nuits de pleines lunes rouges (Je sais, c'est étrange ! ),en une jeune femme à la beauté exacerbée. Ajouter à ce petit groupe, la tante de Keitaro, Haruka… Célibataire, elle est à la fois calme, mais autoritaire. Tout ce petit monde file droit quand elle donne un ordre, et personne ne saurait la contredire. Elle fume autant qu'elle donne son avis.

Puis… Il y a notre héroïne, la belle Naru Narusegawa. Lycéenne voulant intégrer la fac de Todai, elle est têtue, bosseuse, intelligente, colérique, violente (elle maîtrise le Tekken Punch). Opposées au début à l'arrivée de ce semeur de trouble, elles l'acceptent vite comme gérant de l'établissement, et toutes vont l'aider à réaliser son rêve. Un autre personnage vient s'ajouter à cette joyeuse troupe, la jeune Shinobu Maehara, collégienne qui tombe vite amoureuse de notre héros maladroit, et qui est déjà responsable, et une vraie femme d'intérieur… Ce qui fait la particularité de cette série, c'est que les personnages ne cessent de s'ajouter au fur et à mesure que l'histoire avance… Il y aura Mr Seta, grand étourdi et mou par excellence, ancien prof particulier de Naru, dont elle a été secrètement amoureuse, qui arrivera avec sa fille, Sarah, petite américaine turbulente ; il se dégage de lui, une assurance et une force qui font de lui un personnage charismatique. Il a un passé plutôt ombrageux avec Haruka. Mutsumi viendra aussi perturber l'équilibre entre Naru et Keitaro, rêveuse, fragile, assez nunuche, elle est la version féminine de notre héros. Elle offrira aux pensionnaires, une tortue des sources, qu'ils appelleront Tama, et qui est un personnage à part entière de la série. L'intrigue principale de ce manga est simple, elle se résume à ce trio : Naru - Mutsumi - Keitaro. Tous on un passé commun, et surtout, tout au long de la série, on se pose une éternelle question, à qui a-t-il fait cette promesse, et laquelle va-t-il choisir ? Ce qui frappe aussi à première vue, c'est le design soigné, que ce soit les personnages, ou les décors, bien que nos protagonistes passent le plus clair de leur temps au Rotenburo (Source chaude naturelle dont est pourvue la pension). Le character designer a fait un travail remarquable, et le boulot de Mr Akamatsu a été parfaitement retranscrit. Il n'existe pas beaucoup de différence entre l'animé et le bouquin, et ce qui est plaisant, c'est l'humour particulier associé au livre, que l'on retrouve avec plaisir dans une version animée.

Pour résumer, c'est drôle, et beau, et on aime ça ! On en redemande même, et les épisodes sont très bien réalisés, le montage est impeccable et chaque épisode est rythmé différemment, à la manière d'un journal intime, d'une pièce de théâtre, ou d'une enquête policière. Love Hina est véritablement, un manga de la nouvelle génération, et son engouement est totalement justifié. Les personnages sont attachants, caricaturaux, et on a plaisir à suivre les péripéties amoureuses de Keitaro et de Naru. C'est un Japon qui nous ai peint dans ce manga, un Japon nouvelle génération, une belle tranche de vie, qui nous apparaît tantôt sympathique, tantôt merveilleux. Du pur génie. La musique, envoûtante, d'actualité, à donné lieu à un nombre incroyable de CD, et le générique d'intro, « Sakurasaku », est devenu culte. Il résume à lui seul la série, à la fois amusant, léger, beau, particulier, nouveau. Love Hina, c'est devenu maintenant une affaire de marketing, car avec le nombre de produits dérivés existant au Japon, on peut appeler cela, une série rentable. Mais il ne faut pas se soucier de toute cette publicité, car elle aurait tendance à éclipser les nombreuses qualités de la série. Love Hina, c'est tout simplement magique. Déclinée en 24 épisodes répartis dans un coffret de 5 DVD édité par Déclic Images, qui n'est pas exceptionnel, mais pas différent des autres, il existe aussi un 25 ème épisode présent dans un DVD spécial, qui regroupe aussi les 2 OAV sortis, le Spécial Christmas, se déroulant au milieu de la série, et à dire vrai, sans grand intérêt, et le Spécial Spring, qui lui pourrait servir de 26 ème épisodes, car, dans la continuité du livre, il clore à merveille la série. La qualité est identifiable à du Déclic Images, rien d'exceptionnel, mais rien d'alarmant non plu. Il existe quelques bonus, mais ils apparaissent plutôt comme ridicules (dossier, interviews, galléries, personnages, BO, illustrations), c'est plutôt mince, mais pour l'éditeur français, c'est déjà bien. Alors, plutôt que de rester là à m'écouter… Foncer vous procurez cette mythique série, en DVD, et en bouquin… 14 volumes en cours de parution chez Pika édition. A vos portes monnaies.

Il est à noter qu'il existe au Japon, la suite de la série, Love Hina Again, qui en fait, reprends à partir du bouquin 9 et qui conclu la série, comme le font les bouquins… C'est compliqué à suivre, mais je vais faire simple avec un tableau de correspondance. Les livres 1 à 8 correspondent au coffret de 5 DVD, qui est censé représenter la série complète ; le livre 8 traite de l' OAV Spring, le début du tome 9 reprend l'épisode 25, et à partir de ce tome, jusqu'au 14, le final, c'est la série Again, déclinée en 3 épisodes très longs… On pourrait l'identifier à une série d'OAV, mais quoi qu'il en soit, vu la côte de popularité de la série en France, il ne serait pas étonnant de voir une adaptation d'ici quelques temps, chez Déclic Images, comme ils l'ont fait avec les OAV spéciaux. Espérons le en tout cas…

PS : Site de Ken Akamatsu : http://www.ailove.net